VOYAGES
Au milieu du dépaysement ambiant , je vous invite à prendre votre envol en compagnie de mes hirondelles, au dessus d'Istambul, où, du Bosphore, mon petit frère Richard nous a ramené les effluves de santal, de cannelle et de gingembre, parfums qui enivent.
Ensuite, les felouques indolentes vous berceront, au détour d'une promenade sur le Nil, de la Vallée des Rois aux confins d'Assouan.
Le Jourdain purificateur, quant à lui, vous contera la danse du septième voile de Salomé, avant le dernier voyage, toujours au fil de l'eau, vers l'Océan indien où est une grande île, racine de nos ancêtres.
ISTAMBUL
Le Bosphore imprévisible s'écoule lentement,
Sur cette ville autrefois siège de l'empire Ottoman
Istanbul s'éveille dans le petit matin
Tandis que les muezzins appellent à la prière
Les fidèles rassemblés sous les minarets de pierre
D'où s'élèvent les accents de leurs chants divins
Du marché bruyant s'exhale mille arômes
Parfums subtiles d'un pays mystérieux
Du palais Topkapi à la grande Mosquée bleue
Un même enchantement gagne le cœur des hommes
De cet orient parvenaient les plus fines épices
La cannelle, le gingembre devenaient un vice
Semblable au désir que la chair attise
Senteurs qui suscitent les pires convoitises
De l'occident affluaient d'étranges voyageurs
Fascinés par l'éclat des gemmes et des saphirs
Insectes innombrables que la lumière attire
Marchands, négociants ou simples visiteurs.
Pierres étincelantes aux vertus précieuses,
Ornements des musulmanes à la courbe généreuse
Parures brillantes dans les yeux des amants
Qu'un platine enflamme comme un pur diamant
D'Istanbul s'échappent les volutes de santal
Coriandre, clou de girofle, noix de muscade
Et tous se pressent autour des étals
Pris sous le charme de sa douce embuscade.
©